Pourquoi dois-je opter pour l’électrification de ma flotte d’entreprise ?
Alors que les gouvernements européens mettent en place diverses méthodes de transition écologique, le sujet des entreprises est évidemment primordial, compte tenu des émissions polluantes liées aux transports. S’il est difficile de viser une électrification massive des poids lourds pour le moment, le reste des véhicules peut être électrifié pour limiter la pollution. En effet, le secteur des transports émet à lui seul 23 % des émissions de gaz à effet de serre. Pour les trois quarts de ces émissions, elles dépendent des transports routiers et cela ne fait que grimper, puisque les transports de marchandises sont en hausse, et que les véhicules ne deviennent pas plus propres.
Anticiper les obligations de la loi LOM
La loi LOM (Loi d’Orientation des Mobilités) a pour objectif de favoriser la mobilité électrique et encourage l'implantation de bornes de recharge aussi bien dans les secteurs résidentiels que non résidentiels. Selon cette loi, les nouveaux immeubles doivent prévoir un équipement complet des parkings, couvrant 100 % des places de stationnement, dès lors qu'ils disposent de plus de 10 emplacements.
Pour les copropriétés anciennes, l'installation de bornes de recharge n'est pas obligatoire. Cependant, tout propriétaire ou locataire a le droit de demander la mise en place d'une borne à ses frais, en invoquant son "droit à la prise".
Dans le milieu professionnel, les entreprises sont également tenues d'aménager des infrastructures de recharge pour les véhicules électriques ou hybrides. Dans certains cas, cela se limite à un pré-équipement des parkings, dépendant de la taille de l'entreprise et de son parking. Pour les parkings déjà existants, la loi LOM exige l'installation de bornes de recharge, dont certaines doivent être accessibles aux personnes à mobilité réduite (PMR).
En effet, le gouvernement impose une électrification progressive mais immuable au fil des prochaines années. Depuis le début de l’année 2022, le gouvernement demande aux entreprises d’avoir 10 % de leurs flottes en véhicules électrifiés. Il s’agit de voitures pouvant parcourir au moins 50 kilomètres d’un coup grâce à leur moteur électrique uniquement. Au début de l’année 2024, les exigences du gouvernement sont fixées à 20 % de la flotte. Trois ans plus tard, début 2027, l’État exigera des professionnels qu’ils aient électrifiés 40 % de leur flotte. En 2030, ce nombre devra grimper à 70 %, avant une électrification totale en 2040. Bien sûr, les obligations sont encore limitées à court terme, car elles concernent un pourcentage minime des flottes. Cependant, il peut être avantageux de passer dès maintenant à l’électrique, pendant que vous pouvez profiter de bonus et d’aides qui sont encore nombreux.
Taux d’électrification de flotte d’entreprise à respecter :
- 10 % de toute la flotte dès le 1er janvier 2022 ;
- 20 % de toute la flotte dès le 1er janvier 2024 ;
- 35 % de toute la flotte dès le 1er janvier 2027 ;
- 50 % de toute la flotte dès le 1er janvier 2030.
Des aides encore nombreuses
L’électrification s’accompagne de nombreuses aides et de bonus différents, qui vous permettent d’amortir le coût du passage à l’électrique ou à la voiture hybride rechargeable. Cette dernière bénéficie bien moins d’aides que l’électrique, même si vous serez toujours aidés pour la pose de bornes de recharge. Celle-ci se fait via le programme d’aide Advenir, qui vous aide à financer les bornes de recharge pour les parkings privés, ou encore davantage si vous faites de votre parking un point d’accès public de recharge. Dans ce dernier cas, le programme prend en charge jusqu’à 30 % du coût de vos bornes, dans une limite de 1000 euros par point de recharge. Dans le cas d’une borne rapide en courant continu, le montant de l’aide peut grimper jusqu’à 2700 euros, ce qui laissera toutefois un coût important pour votre entreprise. Les autres aides sont très nombreuses, puisque l’État effectue une déduction fiscale sur l’amortissement qui équivaut à 40 % du prix de votre véhicule électrique neuf. Un prix qui est souvent réduit par le bonus écologique, qui représente 27 % du prix d’un véhicule neuf. Ce bonus est néanmoins plafonné à 3000 euros depuis le début de l’année 2023.
Des économies d’utilisation de la voiture
Malgré un surcoût à l’achat souvent mis en avant par ses détracteurs, la voiture électrique a pour elle un coût à l’utilisation bien moindre que son équivalent thermique. Vous pourrez donc bénéficier de l’utilisation de votre flotte pour faire des économies, par rapport aux coûts que vous impose votre flotte de véhicules thermiques. Le prix de l’énergie, électricité contre essence ou gazole, sera jusqu’à quatre fois moins cher pour alimenter vos véhicules. Avec moins de pièces d’usure comme les pneus et les freins, grâce à une conduite plus souple, les économies seront plus importantes, à condition évidemment que vos employés soient sensibilisés à l’écoconduite. Dans ce cas, le coût kilométrique de vos voitures électriques sera largement inférieur à celui de vos véhicules thermiques. L’entretien du moteur et des diverses pièces sera lui aussi réduit, les voitures électriques comportant des systèmes bien moins complexes que leurs équivalents à moteur à combustion. C’est en cela, par ailleurs, que l’intérêt de la voiture hybride rechargeable sera limité. Elle sera pertinente si vous la rechargez régulièrement et que vous pouvez éviter de trop grands trajets avec l’utilisation du moteur thermique. Si ce n’est pas le cas, le surpoids lié à la batterie sera parfois désavantageux en matière de coût kilométrique.
L’écologie est un point à ne pas oublier
Ce n’est pas forcément votre préoccupation première en tant que cadre d’entreprise, mais passer une flotte complète à l’électrique a un impact environnemental positif conséquent. Les voitures électriques sont nettement moins polluantes que leurs homologues thermiques. Les batteries, qui utilisaient autrefois une grande quantité de terres rares, sont de plus en plus vertueuses, et surtout sourcées de manière plus responsable par un grand nombre de constructeurs. La fabrication de la voiture et de la batterie reste plus polluante que celle d’un véhicule thermique, mais dans un pays comme la France où l’énergie est majoritairement décarbonée, il faudra entre 50 000 et 80 000 kilomètres pour la compenser. Au-delà de ce nombre, la voiture électrique continuera à ne plus polluer lors de son utilisation, contrairement à son équivalent à moteur thermique.